Jury
Mme Véronique Beneï (Directrice de thèse), CNRS
Mme Susan Bayly, University of Cambridge
M. Basudeb Chaudhuri, Université de Caen
Mme Miriam Grossi, Universidade Federal de Santa Catarina
M. Roland Lardinois, CNRS
Mme Isabelle Milbert, Graduate Institute Geneva
Mme Jean-Bernard Ouédraogo, EHESS
Résumé
Cette thèse porte sur les expériences et représentations autour de la construction d’une vie académique entre les chercheurs en sciences sociales d’origine indienne travaillant en Europe, spécialement au Royaume Uni et en Allemagne. Afin de mettre en perspective ces récits et trajectoires, cette recherche prend également en compte les parcours des chercheurs retournés en Inde après leur formation en Europe. À partir d’une étude ethnographique réalisée en Angleterre, Allemagne (entre octobre 2015 et juillet 2016) et Inde (entre février et avril 2017), où j’ai pu conduire des entretiens et participer à la vie académique d’un certain nombre de centres de recherche, je propose une analyse des conditions sociales et institutionnelles qui forgent ces circulations, ainsi que des récits et représentations autour de ces expériences de mobilité. En termes méthodologiques, cette recherche consiste en une ethnographie multi-site d’un espace académique postcolonial constitué de réseaux tissés entre l’Inde, l’Angleterre et l’Allemagne. Les trajectoires deviennent ici un moyen de saisir les aspects plus concrets de ces circulations académiques – telles que la production quotidienne de réseaux, les corps et les émotions, les récits et les représentations, les engagements politiques, la mobilité et la précarité – ainsi que les dynamiques institutionnelles qui y sont associées. Plus spécifiquement, cette thèse interroge la constitution sociale de ces circulations (origine sociale, éducation, projets familiaux), la construction de subjectivités dans le contexte de mobilité géographique et culturelle intense ainsi que les transformations institutionnelles et épistémiques liées à ces circulations.