Didier Bigo développe depuis une dizaine d’années des recherches sociologiques sur les polices européennes, l’interopérabilité de leurs systèmes informatiques et de leurs bases de données au sein de l’espace Schengen. Son intervention résulte d’un dialogue engagé avec Mariella Pandolfi sur les arts lyriques et la politique, mais aussi sur le devenir de notre humanité face aux mutations technlogiques : sommes-nous encore capables d’entendre les suppliques des demandeurs d’asile ? Sommes-nous encore humains ? Telles sont les questions posées à travers la référence à la pièce d’Elfriede Zelinek, Les suppliantes (2013). La gestion numérique des flux migratoires permet en effet aux policiers européens d’éviter le face à face pour ne plus se voir eux-mêmes, hypothéquant ainsi leur propre humanité.
Voir en ligne : Le séminaire "Analyses critiques des configurations identitaires populistes"