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Federica Luzi - Entre narrations et expériences : les usages du passé des réfugiés espagnols en France

par Chrystèle Guilloteau - publié le

Résumé

L’histoire des réfugiés espagnols de 1939 dans le sud-ouest de la France est, depuis la fin des années 1990, au centre d’un important processus de transmission et de mise en patrimoine. Portée par une multiplicité d’acteurs, dont les associations de descendants, les artistes, les universitaires, les institutions politiques locales et nationales, cette histoire ne cesse d’être représentée, narrée, mise en récit et revécue. Après avoir réfléchi sur l’émergence du passé des réfugiés espagnols en tant que produit historique profondément lié aux politiques du passé françaises, à la fièvre d’histoire qui a caractérisé l’Europe des dernières décennies et à la manière dont en Espagne on parle de l’histoire du conflit des années 1930 et du franquisme, ce travail analyse les pratiques discursives de ces différents acteurs. Chacun d’entre eux construit, dans les différents contextes d’énonciation, des événements fondateurs et élabore des interprétations du passé qui peuvent, à certains moments, s’affronter. Il s’agit donc de questionner ces moments de rupture et les conflits entre les acteurs et d’envisager le passé des réfugiés espagnols comme un enjeu du présent à travers la mise en narration où les acteurs, individuels et collectifs, affirment leurs instances (de subjectivation, politiques, d’appartenance, économiques, etc...). Cette étude questionne également la dimension expérientielle du rapport à ce passé, caractérisant le processus. Cette histoire, au delà de sa dimension narrative et discursive, est revécue et traversée physiquement. Il s’agit donc de regarder les lieux du passé, habités de différentes manières par les acteurs, les corps du présent et des ailleurs temporels, l’art et le travail créatif, comme d’autres vecteurs privilégiés de cette transmission. À travers l’exploration des dimensions narrative et expérientielle du rapport au passé des réfugiés espagnols, ce travail tente de restituer le dynamisme et la complexité d’un processus saisi dans le présent de l’enquête.

Jury

Alban Bensa (directeur de thèse), EHESS
François Godicheau (codirecteur de thèse), Université Toulouse II
Marlène Albert-Llorca, Université Toulouse II
Michael Herzfeld, Harvard University
Stéphane Michonneau, Université Lille III

Cette thèse a été dirigée par Daniel Fabre, Directeur d’études de l’EHESS, décédé le 23 janvier 2016.

Lundi 30 mai 2016 - 17:00

EHESS (salle 13) - 105 boulevard Raspail 75006 Paris