En reprenant ce titre d’un article de Jean Rouch le séminaire se propose d’« écouter » les films documentaires dans leur capacité à se tenir aux bords des mondes, en tension entre gestes singuliers et paroles multiples, entre subjectivités et altérités. En mouvement, les puissances étranges du vivant deviennent ainsi matière sensible de l’objet filmique. Si la réalité s’entend dès lors comme enchevêtrement de divers liens entre différents temps et territoires, diurnes et nocturnes, solaires et souterrains, sonores et visuels, comment se documentent les formes de la « mondialité » contemporaine ? Comment cette attention portée aux gestes qui en filmant exhibent ce que le texte académique tend à refouler, le visage et le corps du sujet pensant, vient-elle perturber, « inquiéter », les pratiques d’enquête et de recherche en sciences sociales ?
Au cours de l’année 2018-2019, le séminaire coordonné par Caterina Pasqualino, Daniel Friedmann et Monique Peyrière, invitera des cinéastes et leurs équipes pour lesquels « faire du cinéma » c’est explorer les potentialités critiques des formes de vie en s’engageant résolument au plus près des conflits collectifs et des rébellions intimes, avec le temps.
Monique Peyrière est associée à une initiative étudiante : le ciné-club PSL-Filmer le champ social, qui organise des cinés-débats au cinéma Le Champo (75005) le 3e lundi du mois, à 20 h, en présence des cinéastes : https://fcs.hypotheses.org/