Les Deaf Studies en question
Andrea Benvenuto, maîtresse de conférences de l’EHESS ( CERMES3, PHS )
Yann Cantin, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis ( Hors EHESS )
Julie Chateauvert, chercheuse postdoctorale EA 1569 Transferts critiques et dynamiques des savoirs groupe penser la traduction/Université Paris 8 ( Hors EHESS )
Mike Gulliver, Research Associate in Religion & Deaf History, University of Bristol ( Hors EHESS )
Ruth Kitchen, Lecturer in French Studies, University of Cardiff ( Hors EHESS )
Marie-Thérèse L’Huillier, ingénieur d’études au CNRS ( Hors EHESS )
Olivier Schetrit, contrat postdoctoral au CNRS ( CERMES3, PHS )
Pierre Schmitt, doctorant à l’EHESS ( IIAC-LAHIC )
Soline Vennetier, doctorante à l’ENS ( Hors EHESS )
1er mardi du mois de 15 h à 18 h (salle 3, RdC, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris), du 7 février 2017 au 6 juin 2017. La séance du 7 février se déroulera dans l’amphitéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris. La séance du 7 juin se déroulera en salle 13 (105 bd Raspail 75006 Paris)
Le séminaire se déroule en visioconférence avec l’Université de Bristol.
Se développant en parallèle avec les Disability Studies, les Deaf Studies (expression apparue aux États-Unis au début des années 70) ont connu une importante production scientifique dans le monde anglo-saxon depuis les quarante dernières années. Ces recherches ont eu comme point commun le déplacement d’un paradigme ancré sur la vision médicale réparatrice de la surdité qui fait de l’« audisme » (Humphries, 1975), c’est à dire de la production de discriminations lorsque l’accès au monde sonore est établi comme norme dominante pour penser la condition des sourds, vers une approche sociologique et anthropologique où les sourds sont considérés comme une minorité linguistique et culturelle avec des caractéristiques spécifiques. En France, le sociologue Bernard Mottez, a contribué à la diffusion des approches issues de ce champ d’études à partir des années 1970. Si les Deaf Studies n’ont pas pénétré l’espace académique français au point de devenir des champs d’études spécifiques, ce n’est pas seulement en raison des découpages disciplinaires et des réseaux de production scientifique et de formation académique propres à la France, mais aussi en raison de tensions théoriques et épistémologiques vis-à-vis des Deaf Studies. Ce séminaire, conçu comme un espace de partage entre chercheurs et jeunes chercheurs sourds et entendants à l’échelle nationale et internationale, se propose d’explorer ces tensions et d’analyser les conditions dans lesquelles la recherche en sciences sociales et humaines sur les communautés sourdes et signantes s’est structurée en France. Il servira en outre à favoriser la circulation des recherches récentes issues des Deaf Studies et de l’espace académique francophone.