3e jeudi du mois de 13 h à 17 h (salle 9, 105 bd Raspail 75006 Paris), le 19 novembre 2015 ; puis (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 17 décembre 2015 au 16 juin 2016. La séance du 19 novembre est reportée au 26 novembre (salle 10, même adresse).
Depuis 2010, le séminaire « Mémoires et patrimonialisations des migrations » a engagé une réflexion sur les mécanismes qui visent à transformer les mémoires singulières des migrations en mémoires collectives et en une forme de patrimoine. L’année 2015/2016 permettra d’approfondir deux aspects abordés les années précédentes : la question des générations et celle des mobilisations culturelles et patrimoniales.
L’approche générationnelle constitue une zone d’ombre des études migratoires et, sur les questions « mémorielles », la thèse du « retour » générationnel – « Ce que le fils veut oublier, le petit-fils souhaite se le remémorer » – de l’historien nord américain Lee Marcus Hansen (1938) est souvent reprise sans être discutée. Nous proposons de réfléchir aux formes de liens au(x) passé(s) migratoires dans une perspective générationnelle d’un double point de vue : celui à la fois diachronique des liens intergénérationnels, et celui synchronique des liens intra-générationnels. Observe-t-on différents types de réappropriation d’un héritage culturel, de rapport au passé familial en fonction des générations de « descendants » de migrants ? Quel impact le sentiment d’appartenance à une génération peut-il avoir sur la volonté de mise en « mémoire collective » dans l’espace public ?
Cette question sera abordée plus spécifiquement sous l’angle des mobilisations artistiques et, plus largement des mobilisations culturelles et patrimoniales. Quelles sont aujourd’hui les traces matérielles, conservées mais aussi les traces immatérielles, notamment les commémorations et les pratiques culturelles ? Comment les récits sur l’expérience migratoire passée deviennent témoignages, archives et objets d’exposition ? Quelles formes de patrimonialisation peut-on observer, dans la mesure où la patrimonialisation ne peut être uniquement envisagée comme la qualification des seuls services patrimoniaux de l’État, mais doit être considérée comme le fait d’acteurs divers, via les collectivités territoriales, les associations ou différents collectifs informels ?
Mots-clés : Anthropologie, Diaspora, Histoire, Mémoire, Migration(s), Patrimoine, Politique, Sociologie, Transnationales
Centre : IIAC-CEM - Centre Edgar Morin
Voir en ligne : http://www.ehess.fr/fr/enseignement...