Les dérives du capitalisme, la financiarisation à outrance et la
crise qu’elle a engendrée, ont eu pour effet de remettre au goût
du jour la figure de l’État-nation, pensé comme facteur d’intégration, et comme rempart indispensable face aux turbulences
de la mondialisation. Face à ce retour en force d’une pensée
protectionniste des sociétés contemporaines de plus en plus
décalée par rapport aux réalités économiques et stratégiques,
ce livre met en lumière les limites du paradigme étatique et
propose de penser résolument au-delà de l’État, au croisement
de la philosophie et de l’anthropologie politique.
De toute part émergent les interrogations sur les alternatives possibles aux formes de pouvoir qui se sont historiquement imposées comme corrélatives de la toute-puissance du marché et du capital. Questionnement du partage du sensible, revival
de la société contre l’État, réflexions sur les relations
entre pouvoir et résistance, remise en chantier du micro-politique et du moléculaire, réactualisation du débat sur le communisme, c’est véritablement un champ expérimental qui s’ouvre
au croisement de la philosophie et de l’anthropologie politique.