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Accueil > Le LAP > Archives > Séminaires > Séminaires 2012 - 2013

Citoyennetés ordinaires, citoyennetés révolutionnaires

Lynda Dematteo, chargée de recherche au CNRS, Catherine Neveu, directrice de recherche au CNRS (TH), Sophie Wahnich, directrice de recherche au CNRS (TH)

par Maryse Cournollet - publié le

1er et 3e mardis du mois de 11 h à 13 h (salle 3, RdC, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris), du 6 novembre 2012 au 2 avril 2013

Le déplacement du politique introduit par le « global politique » tendrait à substituer à la quête d’un éthos de la cité, l’attente de la survie. S’il est nécessaire de s’attacher à saisir les transformations liées à ce global politique, il est tout aussi nécessaire de repérer anthropologiquement et historiquement l’insistance contemporaine d’une demande de renouvellement de l’éthos de la cité, aussi bien pour les citoyennetés ordinaires que les citoyennetés révolutionnaires.
Ce séminaire procédera par comparaison entre situations actuelles (révolution arabes, indignés, pirates, mouvements étudiants, militantisme social, etc) et situations du moment révolutionnaire français afin de constituer des laboratoires d’analyse en régime d’anachronisme contrôlé (Nicole Loraux).

Séance du 6 novembre
Présentation générale des enjeux théoriques du séminaire : après-coup, global politique, ethos démocratique, carambolage du temps, modèles de la rupture, populationnisme

Séance 13 novembre
« Communauté imaginaire des tiers dans l’expérience cinématographique et sentiment de solidarité des acteurs sociaux », Marion Froger

Séance du 27 novembre
« Processus de civilisation ou brutalisation, le stade en question »,
Lynda Dematteo

Depuis la fin des années 1970, les stades italiens ont peu à peu été investis par les groupes d’extrême droite qui y sont devenus hégémoniques. Cette situation préoccupante est sans équivalent ailleurs en Europe. La Ligue du Nord s’inspire du modèle de ritualisation de la violence propre à la culture ultrà — le fanatisme footballistique dans sa version italienne. Dans le stade, il s’agit essentiellement de créer une illusion de violence pour conditionner l’adversaire, mais la multiplication des émeutes engendrées par les supporteurs nous conduit à interroger la fonction cathartique du sport en revenant sur l’idéologie qui la sous-tend : le stade fonctionnerait comme une « soupape de sécurité » dans un contexte social tendu. Cette idée portée par les cadres de la Ligue du Nord repose sur une conception innéiste de la violence issue en partie de la psychanalyse classique et surtout de l’éthologie de Konrad Lorenz. Nous postulons qu’il existe, au contraire, un réel savoir-faire dans la gestion des émotions négatives dans les formations d’extrême droite. L’agressivité fait l’objet d’une socialisation et répond à des effets d’entraînement collectif. Le sport est en réalité un comportement symbolique, hautement culturalisé, dont il faudrait examiner les « ratés » de la ritualisation.

Séance du 11 décembre
Séance TRAM : « Qu’est ce que l’antipolitique ? »
Lynda Dematteo

Séance du 18 Décembre
« La Résistance est-elle encore le fondement de l’ethos démocratique en Italie ? La “guerre des mémoires” en Italie du Nord : le cas de la commémoration de Rovetta », Lynda Dematteo et Lorenzo Migliorati

Le matin du 28 avril 1945 (soit trois jours après l’armistice) quarante-trois miliciens de la République de Salò qui s’étaient constitués prisonniers sont exécutés, sans procès, dans le cimetière de Rovetta par les Résistants bergamasques. Depuis, ce petit village de montagne est le lieu d’une commémoration fasciste très importante. En partant de l’analyse ethnographique de ce rite conflictuel nous nous interrogerons sur la part de l’irréconcilié dans la vie politique italienne. Comment se fait-il que la mémoire des torts subis structure encore le conflit politique ? Pour la gauche, l’anti-fascisme est indépassable, c’est l’ultime fondement de la démocratie. La droite, au contraire, voudrait voir ce conflit s’annuler dans une mise en équivalence des mémoires. Derrière cette « guerre des mémoires », c’est notre rapport au temps lui-même qui est en jeu.

Séance du 8 janvier 2013
« Rapport au temps bouleversé, quelle écriture ? », S. Wahnich avec P. Boucheron

Séance du 15 janvier 2013

Reconquêtes démocratiques : « ne rien négliger, ne rien imiter », a-présent de l’histoire, tables rases et modèles chez les pirates, occupy, et dans les révolutions arabes Sophie Wahnich

Dans les demandes d’ethos démocratique qui ont émergé de 2008 à aujourd’hui, la place accordée à l’histoire ou à la tradition est très variée. Soit elle est totalement déniée comme objet dont il faut se méfier pour ne pas retomber dans les mêmes ornières (Indignés, Occupy, Pirates), soit elle est monumentalisée pour se donner du courage (Révolutions arabes), soit elle intervient comme de biais comme réservoir d’arguments anachroniques mais exemplaires (Pirates et occupy). Cette séance reviendra sur les enjeux de ces manières de faire avec l’héritage dans le présent de l’histoire démocratique.

Prochaine séance le 22 janvier 2013
(Attention : changement de salle)
Salle du conseil B (au sous-sol,), 190-198 avenue de France, 75013 Paris
« Appartenance et violence fondatrice, imaginaires d’exclusion » Simona Cerutti

Séance du 29 janvier
"Acts of citizenship et modèles de la rupture"
Catherine Neveu et Sophie Wahnich

Pour E. Isin et G. Nielsen, un « acte de citoyenneté » est ce qui brise la répétition du même et les routines des « pratiques de citoyenneté » instituées. Mais ne peut-il y avoir des usages « déviants » et subversifs de ces pratiques instituées ? A quelles conditions peuvent-ils être alors envisagés comme des « actes » ?
Il s’agira dans cette séance de s’interroger sur les « modèles de la rupture », entre événement, subversion des routines, accumulation dans « l’ordinaire », transformation ici et maintenant des relations et des manières de faire politiques en puisant également dans l’événement de la Révolution française.

Séance du 5 février 2013
« Peut-on montrer l’invisibilité de l’immigration ? L’exposition permanente de la cité de l’immigration », Marianne Amar

Séance du 5 mars 2013
« Grande Peur et courage, textes Georges Lefebvre et Jacques Revel »
Cynthia Fleury et Sophie Wahnich

La peur en politique donne-t-elle des ailes ou pétrifie-t-elle ceux qui la ressentent ?
Pour répondre à cette question, nous interrogerons la notion de courage dans un dialogue
entre la philosophie et l’histoire. Nous reviendrons sur la notion de politique à l’état naissant
telle qu’elle est évoquée dans l’introduction à la Grande Peur de Georges Lefebvre par Jacques Revel (1988).
C’est ainsi le processus de politisation qui sera interrogé.

Séance du 19 mars 2013
« L’universalisme abstrait à l’épreuve ?
Évolutions de la citoyenneté française aux Antilles coloniales, 18e-19e siècles » , Silyane Larcher

Un discours social puissant en France articule l’idée de « modèle » républicain à une conception abstraite et unitaire de la citoyenneté française.
Pourtant, si des travaux de recherche en sciences sociales ont permis de nuancer et complexifier cette interprétation de la citoyenneté,
les quelques travaux d’historiens et de politistes qui se sont intéressés en particulier aux avatars de la citoyenneté française dans le contexte colonial ont accordé peu d’attention à ses transformations dans les "vieilles colonies" des Antilles. Le moment révolutionnaire ainsi que la longue période qui fit suite à l’abolition de l’esclavage de 1848 nous montrent que l’universalisme abstrait de citoyenneté constitua un enjeu de définition conflictuelle entre métropole et colonies. Ce versant transatlantique —inscrit sur la longue durée— de l’histoire de la citoyenneté française vient en effet fortement
relativiser les acceptions souvent normatives de cette dernière.

Séance du 26 mars 2013
« Être suprême, religion civile, fait religieux », Marie Ladier-Fouladi et Sophie Wahnich

Le fait religieux est aujourd’hui au cœur de l’actualité politique. L’instrumentalisation de l’islam, en particulier, depuis la Révolution iranienne de 1979 jusqu’aux Révolutions arabes, a fait de cette religion un objet politique.

Cette séance interrogera la manière dont on peut ou non comparer cette actualité et les débats des 17e et 18e siècles sur le fanatisme,
la liberté de conscience et la religion nationale.

Mots-clés : Anthropologie, Histoire, Mouvements sociaux, Politique,

Aires culturelles  : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Arabe (monde), Contemporain (anthropologie du, monde), Europe, France,

Intitulés généraux :

Centre : IIAC-TRAM - Transformations radicales des mondes contemporains

Renseignements : par courriel auprès des enseignantes.

Direction de travaux d’étudiants : les étudiants intéressés pourront prendre rendez vous.

Adresse(s) électronique(s) de contact : sophiw(at)club-internet.fr, Catherine.Neveu(at)ehess.fr