L’Atelier d’Anthropologie Contemporaine a pour objectif de regrouper des doctorants, des post-doctorants et des chercheurs autour de questions transversales liées à l’évolution de l’anthropologie et de ses objets. L’histoire des savoirs, des limites et des méthodes de l’anthropologie sera envisagée à l’aune des recompositions à l’œuvre dans le monde contemporain.
L’anthropologie n’est pas une mais plurielle : comme toutes les autres disciplines, elle réside dans la stratification des savoirs et des méthodes qui l’ont modelée aux différents moments de son histoire. Envisager l’état de l’anthropologie aujourd’hui, présenter ses objets les plus contemporains, interroger les conditions et les méthodes de l’enquête dans un monde globalisé supposent d’appréhender les évolutions qui ont marqué la discipline, afin d’en saisir les ruptures mais aussi les points de continuité.
L’ethnie, la civilisation, la culture, notions emblématiques de l’ethnologie « classique », se sont en partie effacées devant l’attention portée aux réseaux, aux migrations, aux frontières, etc. Les monographies de lieux s’articulent à une ethnographie multi-site, qui cherche à appréhender les interactions complexes entre différents espaces, entre individus, groupes et institutions.
A la construction d’entités figées on préfère désormais l’analyse processuelle des circulations, des mouvements religieux, sociaux, politiques. Les migrations, l’humanitaire, la santé, le travail, la ville, les conflits, les institutions politiques, les mouvements politico-religieux figurent parmi les nouvelles thématiques qui façonnent l’anthropologie contemporaine.
Ce sont les problématiques, les registres descriptifs mais aussi les terrains de l’anthropologie qui se sont ainsi déplacés et renouvelés. Changement de point de vue, d’échelle, construction de nouveaux objets mais aussi changement dans la relation que l’anthropologie entretient avec les autres disciplines : à partir des années 1970, le projet d’une anthropologie générale se nourrit entre autres de savoirs et méthodes issus de la philosophie, de la linguistique et de l’histoire. Il s’agit dès lors de questionner ce tournant critique de la discipline et d’appréhender ce que veut dire l’anthropologie aujourd’hui. En quoi l’anthropologie contemporaine puisent-elles dans les fondements de l’ethnologie classique tout en renouvelant les formes et les savoirs ?
Les discussions s’organiseront autour de présentations de recherches et de récits d’enquête.
Marie Beschon : Le projet de transformation urbaine de Marseille Euroméditerranée : ethnographie d’une "frontier"
Gabriela Coman : Les corps révoltés sillonnent la ville. Ethnographie du mouvement populaire de 2012 au Québec.
Anna Cuomo : Mondialisation, circulations et performances artistiques : une ethnographie globale de la culture hip-hop à Ouagadougou (Burkina Faso).
Filippo Furri : La ville refuge. Pratiques et politique de l’accueil des demandeurs d’asile à Venise.
Martin Lamotte : Pratiques sécuritaires, gangs et mobilisations sociales : Enjeux locaux et Circulation New York, Barcelone et Guayaquil
Mariano Lawson : Enquête ethnographique sur l’intervention de l’OIM au Niger
Clara Lecadet : Anthropologie de l’après-expulsion : organisation et mobilisation des migrants expulsés en Afrique.
Giulia Mensitieri : Élite, glamour et précarité. Le monde de la mode. Travail et nouvelles économies des inégalités.
Maria Anita Palumbo : Barbès : Pourquoi ailleurs commence ici ? Anthropologie d’un processus de construction et déconstruction d’un espace d’altérité dans Paris.
David Puaud : Anthropologie d’un procès. Crime, marginalité et travail social.
Stellio Rolland : Déplacements, regroupements communautaires et constructions identitaires des déplacés colombiens. Conflit armé et mobilisations sociales en Colombie.
Giulia Scalettaris : La fabrique du gouvernement international des réfugiés. Bureaugraphie du HCR dans la crise afghane
Anne-Claire Vallet : Les passagers fantômes de la planification urbaine, interstices en friche et habiter furtif en Ile de France.