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14 juin 2013. Séminaire "La domestication du faux : supports et suppôts"

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Séminaire "La domestication du faux : supports et suppôts"

Marc Aymes, chargé de recherche au CNRS
Christine Jungen, chargée de recherche au CNRS

Vendredi de 9 h à 18 h (salle 1, RdC, bât. Le France, 190-198 avenue de France 75013 Paris), les 14 décembre 2012, 15 mars et 14 juin 2013.

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14 juin 2013

"Mises en circulation et coupe-circuit"

Journée d’études ouverte à tous. Merci de contacter les organisateurs pour obtenir un supplément d’informations. Des documents de travail mis à disposition par les participants peuvent également vous être transmis sur simple demande.

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9h00 - Accueil, introduction

9h30-12h30

Ilsen About (Maison méditerranéenne des sciences de l’homme)
> Impostures et faux passeports. Contrefaçon, détournement et certification des documents de circulation dans l’entre-deux-guerres

Marc Aymes (CNRS)
> Hors circuit mais dans l’usage. Leçons de quelques supplices anti-faux (à la façon ottomane)

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12h30-14h - Pause déjeuner

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14h-17h30

Julie Borgeaud (EHESS)
> Art brut et cote marchande : le cas Louis Soutter

Thierry Lenain (Université libre de Bruxelles)
> La structure narrative des histoires de faux en art : actants, interactions, figures

Gaspard Mouret (EHESS)
> L’artiste en singe, une critique du signe

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Lectures préparatoires :

> Ilsen About, « A Paper Trap. Exiles versus the Identification Police in France during the Interwar period », dans Ilsen About, James Brown, Gayle Lonergan (dir.), Identification and Registration Practices in Transnational Perspective. People, Papers, and Practices, Basingstoke, Palgrave, 2013, p. 203-223.
> Marc Aymes, « Faux et usages de faux : l’ordinaire de l’État ? », document de travail soumis au 12ème Congrès de l’Association française de science politique (Paris, 9-11 juillet 2013).
> Thierry Lenain, « Le faux en art. Approche narratologique », CeROArt, numéro hors-série Le faux, l’authentique et le restaurateur, 2013, publication électronique en accès libre : http://ceroart.revues.org/2947
> Erwin Panofsky, Idea. Contribution à l’histoire du concept de l’ancienne théorie de l’art (traduit de l’allemand par Henri Joly), Paris, Gallimard, 1984 [éd. orig. 1924], p. 208-210.

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Le faux nous en fait voir. Autrement dit, il participe des dispositifs de faire-apparaître (et disparaître) dont différentes manières de voir, de savoir et de gouverner portent la marque. L’idée directrice est la suivante : ce faire-apparaître est régi par des économies du faux qu’il importe de reconstituer. Il s’agit de suivre la circulation des devises mises en jeu, qui font presque aussitôt l’objet de contrefaçons ; et de chercher quels processus permettent la domestication des faux (jetons) au cœur des systèmes collectifs d’interactions qui informent les jugements esthétiques, scientifiques, politiques ou moraux.
Une question est celle du coefficient de lisibilité et de déchiffrabilité affecté aux objets et aux sujets, plus et moins consciemment, afin de régir des formes de sensibilité, des opérations de savoir ou des arts de gouvernement. L’hypothèse de départ est qu’il existe une relation symbiotique entre les formalisations de la perspicacité légitime (papiers d’identité, agences d’experts, serpents monétaires internationaux,...) et leur parasitage par la falsification. Ainsi (par exemple) la création d’un « peuple lisible » a-t-elle pu être considérée comme une matrice essentielle des raisons d’État développées à l’époque moderne. Cette lisibilité s’inscrit dans un paradoxe : tout occupé à créer des sujets déchiffrables, l’État déploie des moyens d’identification-authentification (langages, catégorisations, formatages), dont la reproductibilité technique produit, dans le même temps, l’inauthenticité ou son soupçon.
Plus qu’une histoire ou anthropologie des techniques du faux et de la contrefaçon, l’approche privilégiée ici est de saisir le faux dans la pluralité de ses champs d’action, d’explorer ses émergences, ses existences, ses effets de cadrage ; on s’intéressera aux opérations de trucage, aux impostures et à leur dépistage, mais aussi à la falsifiabilité en logique ou aux économies de la contrefaçon... Dans la filiation des travaux portant sur les épreuves de vérité et les régimes probatoires, on cherchera à identifier différentes situations de déploiement du faux comme outil (et le faussaire comme opérateur), de déstabilisations ou re-stabilisations – des objets, des cadres, des éthiques, des politiques.
Pour cette quatrième année, le séminaire se tiendra sous la forme de trois journées d’étude successives, avec à titre préparatoire les thématiques suivantes : 1) les détecteurs ; 2) les imposteurs ; 3) archives et collections.
URL : http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2012/ue/362/
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