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Atelier « Petits êtres. Les changements d’échelle dans les pratiques de savoir » aura lieu le vendredi 26 avril à 10h,

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Atelier « Petits êtres. Les changements d’échelle dans les pratiques de savoir »

vendredi 26 avril, 10h,
Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie comparative, MAE, université Paris Ouest Nanterre La Défense

3ème étage, salle F304

Marc Aymes (CNRS, CETOBAC),

Particules de contrefaçon
Une saisie pharmacologique en Méditerranée ottomane

Argument

L’intervention d’aujourd’hui se situe quelque part en Méditerranée des xixe ou xxe siècles : nous voici tantôt à la Sublime Porte, siège du gouvernement ottoman à Istanbul ; tantôt au loin, parcourant les « domaines bien gardés » du sultan.

Cet univers est un tissu de documents. Tous ne sont pas solides, et textuels encore moins. Qu’il s’agisse d’estampiller des savoirs ou de domicilier des autorités, chaque fois cependant le mode opératoire implique un dispositif de conditionnement, où s’affirme une signalétique « officielle ». Ce qu’il en reste aujourd’hui permet de suivre à la trace certaines des devises qui circulaient de par le vaste empire.

Qu’un faussaire entre en scène, et aussitôt le matériel officiel se voit exposé au risque de l’impropriété. De fait, la contrefaçon est porteuse d’effets sur la formalisation des documents officiels. Plus généralement, elle induit un redécoupage des arts de faire et de gouverner : appréhendée comme un type de participation des forces sociales à la coproduction des instruments de gouvernement, elle laisse aussi entrevoir les capacités d’initiative de simples sujets en matière de savoir-faire politique. Simultanément, les faussaires mettent à l’épreuve nos terrains d’expérimentation, et les catégories qui les sous-tendent, en contestant la transparence de nos opérations d’objectivation, de collection et de collation des « données ». Dans le travail de critique documentaire qui incombe au lecteur des archives ottomanes, quelle part ménager à cette épreuve du faux ?

La question principale est celle de la saisie, comme lieu d’un croisement, et d’une ré-articulation, entre économies matérielles et sémiotiques sociales. On aurait pu penser le falsifiable et sa détection tributaires du régime représentatif de la mimèsis : il faut pourtant aussi bien se les figurer à l’échelle infra-sensible. Car tout l’enjeu pour le faux est de se rendre invisible. Ainsi le discrimen veri ac falsiimpose l’expérience d’une poussée aux extrêmes de l’inobservable : là où entre en jeu l’infiniment petit.

Il sera question d’encres et de microscopes, de poudres et d’yeux, d’eaux gazeuses et de flacons. Nous verrons, si possible, de quels conditionnements procède le faire-voir en contrefaçon.

*Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative, Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie, Université Paris Ouest-Nanterre La Défense, RER A Nanterre Université. Pour trouver votre chemin :

http://www.mae.u-paris10.fr/usr3225/Adresse-et-acces,17.html