Le séminaire aura lieu le jeudi 10 janvier 2013 de 9h à 13h en salle du conseil A, R -1, bâtiment Le France, 190-198 avenue de France 75013 Paris
Nous aurons le plaisir d’accueillir trois intervenants autour du thème :
Les questions de savoirs et de droit dans l’institutionnalisation internationale des autochtones
Le savoir des autochtones et sur les autochtones est un enjeu tout autant qu’un élément de confrontation dans les sphères universitaires, politiques et juridiques. Comment est-il reconnu et à quoi renvoie la notion de savoirs autochtones ou locaux ? Comment ces savoirs sont-ils construits et comment circulent-ils ? En nous fondant sur l’idée de Clifford Geertz d’une concurrence des savoirs, et sans négliger la relation au pouvoir, nous interrogeons les formes d’articulations entre régimes de savoirs et de connaissances, au plan théorique et au regard de différents types d’expériences. Dans la perspective SOGIP des échelles de gouvernance, nous explorons plusieurs sites de rencontre qui seront prétextes à réfléchir sur : - la participation et l’institutionnalisation des peuples autochtones ; - le rôle des Etats dans les processus de reconnaissance, de valorisation ou de patrimonialisation ; - la manière dont les savoirs locaux et autochtones sont reconnus, protégés ou promus par les organismes internationaux ; - les accommodements relatifs auxquels donne lieu les négociations entre Etats, organismes intergouvernementaux et représentants autochtones.
Veronica Gonzalez (LAIOS-SOGIP)– Les organismes spécialisés de l’ONU face aux problématiques autochtones. Les cas de l’OIT, l’UNESCO et la FAO (1919-2012)
La contestation des activités des organisations intergouvernementales en matière autochtone –notamment les activités de la Banque mondiale dans les territoires autochtones - et le contenu assimilationniste de la Convention 107 de l’OIT, ont été, pendant les années soixante-dix, un élément important qui a poussé le mouvement autochtone à s’immiscer dans les débats sur les problématiques autochtones qui avaient été amorcés, sans lui, au début du XXème siècle à la Société des Nations. Nous proposons une analyse de la relation établie entre les institutions internationales et les organisations autochtones depuis près d’un siècle, à partir de quelques questions : Quels principes ont guidé la réflexion internationale et le dessin d’activités spécifiques ? Quelles modalités ont permis l’intervention des représentants autochtones ? Comment a été élaboré un agenda autochtone, international ? Quels effets ont suivi leurs initiatives ? Pour ce faire, je considérerai les cas de l’OIT, de l’UNESCO et de la FAO qui font face à un défi de taille : mettre en oeuvre le dispositif de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, assurer la participation des peuples autochtones à cette entreprise ; deux objectifs fondamentaux qu’il leur incombe d’atteindre selon les articles 41 et 42 de cette même Déclaration.
Jennifer Rubis (UNESCO) - Indigenous knowledge and global environmental governance – Understanding why participation and inclusion of diverse knowledge systems is necessary for decision-making on climate
Since the first Earth Summit in 1992 where governments recognized the vital role of indigenous peoples in environmental management and development (Principle 22), we indigenous peoples have mobilized ourselves to engage actively at the international stage. Recognition of the collective rights of indigenous peoples, full and effective participation and the respect for traditional knowledge are among key indigenous demands at intergovernmental negotiations on the environment. Looking at climate change as a specific example and drawing on my own experiences of engagement at different levels, I share why indigenous participation and knowledge are relevant to ensuring that environmental policies, and its implementation, are informed by the best available knowledge.
Stephan Groth (Research Unit on Cultural Property, U.Göttingen) - Perspectives on Traditonal Knowledge : The Involvement of Indigenous and Local Communities in WIPO’s Committee on Intellectual Property and Traditional Knowledge
In 2000, the World Intellectual Property Organization (WIPO) established a committee dealing with intellectual property issues and traditional knowledge (TK), traditional cultural expressions (TCEs), and genetic resources. From the beginning, the effort to include Indigenous and Local Communities (ILCs) was – compared to other international fora – high. Negotiations over the last decade have shown, however, that their influence is only marginal. The views and demands of ILCs and related NGOs have been rhetorically subsumed under negotiation strategies by state actors, often to the disadvantage of ILCs. The paper will examine the frameworks regulating the participation of ILCs at WIPO : what are the implications of ILCs participating in negotiations on intellectual property and traditional knowledge, and which limitations to participation and communicability of concepts exist ? The paper will elucidate the diverging perspectives on TK and TCEs held by actors involved in WIPO IGC debates, coupled with an analysis of terminology and communicative events of the committee. It will examine the multiple perspectives on the substantive issues of the IGC with a focus on the different dimensions of traditional knowledge in the context of intellectual property debates.
Pour plus d’informations, voir le sitewww.sogip.ehess.fr, rubrique séminaire.